Aidan Johnson - This our home now and we have to protect it

La famille Johnson a depuis longtemps une certaine réputation. Ce clan a gagné au fil des années une certaine réputation parmi les autres de leur race. En plus de compter beaucoup de sorciers et sorcières très puissants, ce sont de véritables érudits. Soucieux de préserver cette image ses parents l’ont élevé lui et son grand frère Leigh de manière très strict. Leurs fils devaient être les meilleurs, leur famille devait être la meilleure. A commencer par l’éducation. En plus d’une éducation normale, comme chaque humain, ils étudiaient aussi en plus chez eux comment fabriquer des potions, élaborer, lancer un sort, bref tout ce qu’un bon sorcier se doit de savoir. Ils n’hésitaient d’ailleurs pas à les mettre en compétition. Un jeu auquel son frère Leight semblait avoir pris gout. Lui-même, à cette époque il était jeune et arrogant,  aussi un peu naif, car pour son frère c’était plus qu’une envie, c’était une obsession et ça il ne l’avait pas vu. Leight avait comme lui hérité de grands pouvoirs, mais il se laissait souvent dominer par ses émotions. Passer des heures à étudier, ce n’était pas vraiment son truc, il préférait de loin la pratique, étant plus du genre à agir avant de réfléchir. Tout le contraire de lui, Aidan n’était pas aussi puissant en terme de force magique que son ainé, mais il disposait d’un grand nombre de connaissances qui lui permettaient souvent de prendre l’avantage lors de leurs affrontements.

Mais au lieu de l’encourager, il ne faisait que lui rappeler à longueur de temps sa supériorité et qu’il resterait toujours le plus fort des deux. Il avait vraiment été stupide, aujourd’hui, il se dit que s’il avait agi autrement, peut-être que les choses se seraient passés autrement. Mais tout n’est pas de sa faute, ses parents aussi en sont en partie responsables, car ce sont eux qui ont alimenté cette rivalité entre eux. Mais bon, il ne leur en voulait pas, car malgré toute cette rigueur, ils restaient des parents aimants, ils ont toujours fait attention à ce qu’ils ne manquent de rien. Mais en grandissant cette rivalité fraternelle se s’adoucia pas, bien au contraire. Il se souvient encore du jour où il fut convoqué lui et son frère, et voir la tête de ce dernier, il se dit qu’il devait encore avoir fait une bêtise. Arrivé à l’adolescence, c’était devenu chose courante, il n’y prêtait plus vraiment attention. Seulement, cette fois c’était plus grave que d’habitude. Et pour cause, Leight avait été surprit en train de pratiquer la magie noire, il avait même tué des gens. Il tomba de haut, jamais il n’aurait cru cela de lui. Son propre frère qu’il croyait connaitre par coeur, il réalisa qu'en fait il ne le connaissait pas si bien que ça. Leight fut expulsé de la famille, ses parents voulant étouffer l’affaire, de peur que cela entache leur réputation, il n’eut même pas son mot à dire. De toute manière il ne savait pas trop quoi en penser.

Les années passèrent et la guerre arriva, décimant sa famille. Ce fut une véritable boucherie, aujourd’hui même il se demande encore comment il a survécu à tout cela. La famille Johnson fut décimée, il ne restait maintenant plus que lui et son frère, s’il était encore vivant quelque part. Ses parents se sacrifièrent pour le protéger et il s’enfuit avec son familier loin d’ici. Il dut se débrouiller seul pour survivre en ces temps difficiles. Tout le monde se méfiait de tout le monde. Chaque fois qu’il arrivait dans une nouvelle ville, il sentait le regard des personnes sur lui, c’était un mélange de peur, de méfiance, parfois même de haine, alors qu’il n’avait absolument rien fait. Partout, les humains traquaient chaque nouvelle tête afin de savoir s’ils étaient ou non une créature. Du côté des créatures, c’était soit on rejoignait leur cause et tuait le maximum d’humain ou soit ou se faisait tuer sur place, mais lui n’était pas du genre à se laisser faire, ni à suivre les ordres d’un quelconque chef de gang, ils avaient fini par l’apprendre à leur dépens d'ailleurs et de la manière forte s’il le faut. il faut dire que depuis la mort de ses parents, il se laissait  petit à petit consumer par la rage, mais aussi par son désir de vengeance.

Il ne s’en rendait pas compte, mais tout cette énergie négative engendrée par la guerre, par la haine des gens, ce tourbillon d’émotions négatives, tout cela avait fait sombrer le coeur de son familier. Le familier et son sorcier sont connectés, tout ce que l’un ressent, l’autre le ressent à l’identique. Sa colère se reflétant en lui, notre sorcier était devenu plus violent, plus agressif, ayant bien du mal à se contrôler des fois. Mais il luttait encore pour ne pas perdre pied, pour ne pas commettre l’irréparable, à savoir tuer. Pourtant, lorsqu’il retrouva la trace des meurtriers de ses parents, cela en était trop, il fallait qu’il se venge, son esprit ne répondait plus, tandis qu’il entendait son familier lui marteler de les tuer, de venger sa famille, que tout irait mieux après. Il les tua froidement, sans aucune hésitation. Dans la douche, alors qu’il effaçait les dernières traces de sang sur sa peau, il posa son front sur le carrelage froid et se mit à pleurer. Qu’est-ce qu’il était devenu ? Un monstre voilà ce quoi. C’est à peine s’il se reconnaissait. Non, ce n’était pas lui, toute cette violence, cela ne lui ressemblait pas. De plus, cette vengeance n’avait en rien enlevé sa peine, il ressentait toujours ce vide en lui.

Il voulait plus que tout changer, redevenir celui qu’il était vraiment, aider les autres à survivre plutôt qu’agresser ou combattre, mais son familier ne semblait pas d’accord avec cela. Ils eurent une violente dispute. Naivement, il pensait que ce n’était qu’une mauvaise passe, qu’il comprendrait de toute manière sa décision, que la violence n’était pas une solution. Il avait bien trop à gérer avec ses propres sentiments pour se préoccuper de lui, il se sentait comme vidé. Dans les jours qui suivirent, il commença par avoir des absences. Il avait des blancs, de quelques minutes, voir quelques heures des fois. Des heures où il se demandait qu’est-ce qu’il avait fait. Des fois, il se retrouvait dans un endroit inconnu, couvert de sang. Tout cela le terrifiait, est-ce qu’il perdait la raison ? Lui avait-on jeté un sort, une malédiction ? Il commença à faire des recherches et découvrit qu’un familier suffisamment puissant pouvait prendre le contrôle de son maitre, en utilisant la magie noire. C’était très rare, mais apparemment bien possible.

Il monta tout un stratagème pour déterminer si son familier était oui ou non affecté par cette énergie sombre et maléfique, la vérité éclata au grand jour. Son familier le défia de l’arrêter, qu’il n’en aurait pas le courage, qu’il était trop bon pour cela, trop faible qu’il disait. Il continua en disant que s’il ne l’arrêtait pas il le forcerait à tuer tout ces misérables humains, qu’ils les ferait tous payer, qu’il ne pouvait pas lui résister, il avait un plein contrôle sur lui. Il avait raison sur cette dernière, il falait qu’il l’arrête, il avait complètement perdu la tête, depuis le début, il l’avait poussé aux vices, lui avait fait subir tout un tas de choses dont il n’est vraiment pas fier. De plus, il ne pouvait pas prendre le risque qu’une autre personne soit tué par sa faute. Il gardait toujours avec lui dans sa veste un poignard. S’ensuivit une lutte entre eux au bout duquel, il lui planta la lame droit dans le coeur. Ce fut extrêmement douloureux pour lui aussi, car il avait l’impression qu’on l’avait poignardé également. Alors que son familier, se désagrégeait petit à petit, disparaissant sans laisser aucune trace, lui se tordait de douleur. La douleur le fit chanceler et il s’effondra au sol, hurlant de douleur. Sa poitrine lui faisant atrocement mal, il crut qu’il allait mourir lui aussi, mais après quelques minutes, la douleur s’atténua et il reprit doucement son souffle.

Il n’était pas mort, mais il avait perdu comme un partie de lui. Son familier était comme une partie de lui et il l’avait tué. Déjà son frère et maintenant son familier. Il était tellement préoccupé par ses propres soucis, oubliant de se préoccuper des sentiments des autres qu’il ne voyait pas, il n’avait rien vu. S’il avait été plus attentif, sûrement aurait-il pu éviter cela. Les mois qui suivirent furent très difficile, il lui fallut apprendre à vivre seul, vraiment tout seul, mais aussi supporter la douleur créée par cette séparation brutale. Il se sentait comme affaiblit, il avaiet d’affreux maux de tête qui l’obligeaient à prendre des cachets spécialement élaborés par lui pour tenter d’effacer les effets secondaires de cette perte, effets auxquels il n’était pas préparé, mais il tâcha de garder le moral. Il s’était fixé un objectif, arrêter cette guerre, cesser cette violence. Il s’adressa donc courageusement au gouvernement en place à cette époque pour tenter de trouver un compromis. Tout ce qu’il demandait s’était d’avoir une ville où toutes les créatures pourraient y vivre libre, sans crainte d’être persécutés et tués, une ville qu’il dirigerait selon ses propres règles. C’est ainsi qu’il se fit confier la ville de New York, qu’il renomma en tant que Demon Heights. Leur nombre avait considérablement baissé à cause de cette guerre, cela serait bien assez suffisant pour eux. En échange de cela, aucune créature ne tuerait un humain et les humains s’engageraient à en faire de même de leur côté. Il appela toutes créatures du monde entier à venir trouver refuge dans sa ville. Les humains résidents eurent le choix, soient ils restaient et se pliaient à ses règles ou soient ils devaient partir.

La solitude finit par le peser et puis maintenant qu’il était maire, il lui fallait un conseiller, il lui fallait aussi combler ce vide en lui, de plus que ses maux de tête devenaient de plus en plus handicapants. Il effectua donc un nouveau rituel d’invocation d’esprit protecteur et fit la connaissance de son nouveau familier. Une nouvelle vie allait commencer pour eux deux. Tout ce qu’il espérait ce qu’il ne répéterait pas les mêmes erreurs.